Les prothèses mammaires sont conçues pour rester en place de manière stable dans le temps. Toutefois, dans certains cas, il peut survenir un déplacement ou un mauvais positionnement de l’implant, qu’on appelle également « malposition prothétique ». Ce phénomène reste rare, mais il peut avoir des conséquences esthétiques ou fonctionnelles notables.
Qu’est-ce qu’un déplacement de prothèse mammaire ?
Un déplacement correspond à une modification de la position initiale de l’implant, qu’il soit placé devant (plus rare) ou derrière le muscle pectoral.
Cela peut concerner :
- Un glissement vers le bas (bottoming out)
- Un déplacement vers l’extérieur (écartement)
- Une migration vers le haut
- Un recentrage excessif des deux implants
- Une rotation, notamment avec les prothèses anatomiques
Ce type de complication peut survenir peu de temps après l’opération ou, parfois, plusieurs années après, notamment à la suite de l’usure des tissus, d’un relâchement cutané ou d’un traumatisme.
Quels sont les signes qui doivent alerter ?
Plusieurs signes peuvent faire suspecter un déplacement de prothèse :
- Apparition d’une asymétrie mammaire
- Modifications du volume ou de la forme du sein
- Prothèse perçue comme trop basse, trop haute ou trop externe
- Inconfort, gêne mécanique ou tiraillement
- Visibilité accrue de la prothèse, plis ou bords palpables
Ces signes ne sont pas toujours douloureux. L’absence de douleur ne signifie pas que tout va bien. Il est donc important de consulter votre chirurgien dès l’apparition d’un doute.
Quelles sont les causes d’une malposition ?
Le déplacement d’une prothèse mammaire peut être lié à plusieurs facteurs :
- Un relâchement cutané progressif, avec fonte des tissus de soutien (dus à l’âge par exemple)
- Une logette trop large (espace créé pour insérer la prothèse) ou mal ajustée.
- Une activité physique intense ou traumatisme (dans les suites immédiates de l’opération – par exemple avoir porté des charges lourdes trop rapidement)
- Une capsulite ou au contraire une absence de formation de capsule fibreuse, qui fragilise la tenue de l’implant.
- La gravité ou le poids de la prothèse, notamment en cas de volume d’implant important (accentué par le relâchement cutané et l’effet des grossesses, de l’allaitement…)
Que faire en cas de suspicion de prothèse mammaire déplacée ?
En cas de doute, le premier réflexe est de consulter son chirurgien plasticien. Un examen clinique permettra d’évaluer la position des implants. Une échographie ou une IRM mammaire peut être indiquée pour préciser le diagnostic.
En cas de déplacement confirmé, une reprise chirurgicale peut être proposée.
Elle peut consister à :
- Recentrer la prothèse
- Corriger la loge
- Renforcer les tissus de soutien
- Parfois, changer ses implants mammaires si besoin
Peut-on prévenir ce type de complication ?
Certaines mesures peuvent limiter le risque de déplacement :
- Bien suivre les recommandations post-opératoires, notamment vis-à-vis du port du soutien-gorge de contention, le port de charges lourdes et l’activité physique.
- Éviter les efforts physiques importants dans les semaines qui suivent l’intervention.
- Opter pour un volume de prothèse mammaire adapté à la morphologie et un positionnement sur-mesure des implants.
- Réaliser un suivi régulier auprès de son chirurgien ou de son médecin traitant, même en l’absence de gêne.
En résumé
Si une prothèse mammaire se déplace, les signes peuvent être subtils mais visibles à l’œil nu ou ressentis subjectivement. Une asymétrie, un inconfort ou un changement de forme doivent conduire à consulter rapidement.
Seul un examen clinique, complété si besoin par une imagerie (IRM), permet de poser le bon diagnostic et de proposer une prise en charge adaptée (comme par exemple un changement de prothèse mammaire).