Avec probablement plus de 500 000 patientes françaises porteuses de prothèses mammaires, la mammoplastie d’augmentation s’est inscrite durablement dans la vie des femmes pour sublimer leur féminité. Il est donc légitime de se demander quelles sont les interférences possibles entre grossesse et implants, ou allaitement et prothèses mammaires. Se poser la question, c’est aussi comprendre quand faire refaire sa poitrine : avant ou après une grossesse ?
Prothèses mammaires et grossesse : est-ce incompatible ?
La grossesse, comme l’allaitement, peuvent être vus tous deux comme un vrai tsunami hormonal, qui va modifier profondément le corps de la patiente : certains changements sont transitoires, alors que d’autres pourront rester définitifs.
La poitrine et le tissu mammaire n’échappent pas à cette règle, avec des seins qui augmentent de volume. Pour certaines femmes, c’est d’ailleurs parfois le déclic qui donne l’envie d’implants mammaires.
Selon la morphologie de la patiente, et le type de prothèses mammaires envisagé, le chirurgien va choisir la méthode la plus adaptée pour créer une loge et y placer les implants : il peut sélectionner un emplacement derrière le muscle grand pectoral (pose rétro-pectorale), devant le plan musculaire (pose pré-pectorale ou rétro-glandulaire), voire une technique mixte (pose dual-plan).
Mais dans toutes ces configurations, l’implant est toujours placé derrière le tissu mammaire : la composante glandulaire n’est donc pas affectée et la patiente va pouvoir suivre une grossesse et un allaitement normaux.
Quand faire des implants mammaires : avant ou après une grossesse ?
Si la présence de prothèses mammaires n’a aucun impact sur une grossesse ou un allaitement, les suites post-opératoires vont en revanche en avoir, le temps de la cicatrisation. L’inflammation et la cicatrisation tissulaire profonde font qu’il est donc conseillé d’attendre en moyenne 6 mois, une fois l’ensemble des tissus bien stabilisés.
Si la patiente n’envisage plus d’avoir d’enfants, il semble plus judicieux d’effectuer la pose des implants mammaires après la grossesse.
Le chirurgien pourra ainsi s’adapter parfaitement à des contours éventuellement modifiés après la gestation. L’hypertrophie mammaire de l’allaitement peut, par exemple, favoriser la ptose mammaire : si le relâchement cutané est modéré, il peut se traiter simplement par pose de prothèses, sans forcément recourir à la mastopexie (ou lifting des seins). C’est alors une fois l’allaitement terminé que le praticien peut faire un bilan d’ensemble, en combinant parfaitement son analyse médicale et son regard artistique.
Peut-on allaiter avec des prothèses mammaires ?
Dans la mesure où la chirurgie esthétique des seins ne touche pas l’aréole, la pose de prothèses mammaires ne gêne en rien l’allaitement.
Le cas est différent quand le praticien doit sectionner (pose de la prothèse mammaire par voie hémi-aréolaire inférieure) ou retirer l’aréole, ce qui est le cas sur certaines réductions mammaires ou lors de chirurgie de reconstruction du sein. Des canaux galactophores vont en effet être coupés, limitant le passage du lait, ainsi que certains nerfs, diminuant les phénomènes réflexes favorisant la sécrétion lactée.
Les patientes porteuses de prothèses mammaires et ayant une sécrétion lactée abondante ont d’ailleurs tout intérêt à ne pas laisser leurs seins s’engorger : l’hypertrophie mammaire peut en effet comprimer la prothèse, et entraîner une forme d’inconfort ou de douleur, du fait de la tension exercée sur les tissus.