Il n’existe pas de réponse unique à cette question. S’il est d’usage, depuis longtemps, de procéder au changement de ses prothèses mammaires tous les 10 à 15 ans, ce changement peut intervenir plus tôt en fonction des besoins de chaque patiente, et surtout plus tard avec les prothèses de nouvelle génération.
Quelle est la “durée de vie” d’une prothèse mammaire ?
Les prothèses mammaires ont beaucoup évolué ces dernières décennies et sont devenues plus sûres, plus confortables et plus durables.
Mais qu’elles soient remplies de gel de silicone ou de sérum physiologique, il est d’usage de considérer qu’un changement est nécessaire au bout d’une dizaine d’années. C’est ce que recommande l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Pour émettre cette recommandation, l’Agence s’est fondée sur les retours d’expérience qui font état d’un risque plus important de rupture de l’implant mammaire ou de fuites de son contenu, au-delà de 10 ans. Pour les ruptures par exemple, le risque est augmenté de 30% après 10 ans.
Quand la patiente porte ses prothèses depuis 10 à 15 ans, la question d’un changement mérite donc d’être posée. Il est conseillé de recueillir un avis médical sur le sujet, afin de faire le point sur l’état des prothèses, si besoin avec des examens radiographiques.
Survenue de complications : le changement de prothèses mammaires peut s’imposer
En dehors des durées “type” recommandées, se pose surtout la question de la conduite à tenir quand une complication quelconque se produit.
Cette complication peut consister en :
- Une fuite du contenu de la prothèse (sérum physiologique ou silicone). Même si ces fuites ne présentent généralement pas de danger pour la santé, elles posent problème sur le plan esthétique puisqu’elles peuvent provoquer l’apparition de coques et une déformation. Dans ce cas, il est souvent nécessaire de retirer l’implant et de le remplacer.
- Une rupture de la prothèse, plus franche, qui impose également le retrait. Cette rupture peut être spontanée ou résulter d’un choc ou d’un traumatisme.
- La formation d’une coque dure autour de la prothèse.
- Un déplacement ou une ondulation de la prothèse, avec une possible asymétrie.
- La survenue d’une maladie (par exemple un cancer du sein) qui impose le retrait de l’implant dans le cadre du traitement.
Le souhait de la patiente
Même si aucune complication ne survient, la patiente peut tout simplement souhaiter changer ses implants mammaires parce qu’ils ne lui conviennent plus.
Avec le temps, les implants posés peuvent lui sembler trop volumineux ou, au contraire, elle peut souhaiter augmenter davantage la taille de sa poitrine. Dans ce cas, un changement pour des prothèses de taille différente sera possible. Elle peut aussi souhaiter un changement de forme, en passant par exemple d’une prothèse ronde à une prothèse anatomique.
Enfin, la patiente peut aussi désirer des prothèses de nouvelle génération, en gel de silicone cohésif, réputées plus durables et plus sûres en cas de fuite.
Qu’en est-il des prothèses mammaires “à vie” ?
Les derniers progrès en matière de prothèses font espérer un maintien encore plus durable dans le temps. Les implants de dernière génération sont remplis de gel cohésif, dont les particules ne se séparent pas en cas de fuite.
Il est cependant encore trop tôt pour savoir si cette promesse de durée de vie illimitée sera tenue. A ce jour, le recul sur cette innovation n’est pas suffisant pour s’en assurer.
La règle reste de vérifier de près l’état de la prothèse au bout d’une dizaine d’années pour s’assurer de son intégrité.